J'avais une accréditation presse, sésame permettant d'accéder à des endroits plus ou moins privilégiés, cad, les salles de presse, le carré presse de la scène principale, la fosse de la live house et permettant de circuler plus librement, voire d'entrer sortir sans difficulté et d'accéder aux espaces de dédicace pour prendre des photos quand c'est effectivement autorisé...
Je dis effectivement autorisé, car avant de nous confier un joli bracelet et un badge presse, il nous a été demandé de signer ce qu'on appelle un NDA, un accord de non divulgation (Non Disclosure Agreement)...
Le but de ce bout de papier qu'on contresigne, est donc de nous informer de ce qu'on a en gros le droit de faire et de ne pas faire...
Le joli papier, photographié par mes soins... |
On y trouve les clauses suivantes:
- On a a le droit de circuler librement et de faire des photos à peu près partout dans la convention... à l'exception de certains invités... C'est assez particulier à vrai dire, au sens de la Loi Française, une personnalité dans un lieu public peut difficilement s'opposer à la capture de son image par les médias. Cela se comprend ici par le fait que la notion de droit à l'image au japon est beaucoup plus forte qu'en France, et que donc certains invités (ou parfois leur manager, peu importe qui prend la décision au final) pour venir, exigent ce genre de condition. Au final, ca ne concernait que trois personnes, avec pour une, une interdiction de filmer, donc pas très gênant au final...
- Il est aussi rappelé qu'on doit obtenir l'autorisation des personnes photographiées quand il s'agit de visiteurs du festival: consentement et respect droit à l'image. Dispositions somme toute normales. Un rappel d'avoir un peu de respect est parfois bienvenu...
- Il est mentionné qu'on doit mentionner l'événement lors de la publication des médias ou du reportage, la encore pas trop de soucis, ca me parait aussi tout à faire normal... un média devant être décrit pour être un minimum utile...
- Il est aussi demandé de ne rien publier avant le 4 juillet à 12h00, sauf pour les partenaires et les gens ayant des dérogations. La c'est plus discutable, un blog en parle, pour ce que j'allais y faire, ca ne me gène pas vraiment à vrai dire, je ne suis pas à 15 jours ou 3 semaines près... Ce qui nous intéresse surtout, c'est des photos des invités, des photos d'ambiance, nous n'avons pas vraiment les moyens de faire une couverture 'live' du festival. Je comprend que certains médias veulent se positionner pour l'exclusivité de la couverture en direct, selon les domaines de couverture. Par contre, la ou ca pose problème, c'est que le public n'est pas soumis à cette restriction, en gros, en tant que 'presse', on doit attendre le lundi 14h00 pour publier nos photos, alors que le public peut les publier directement. Au final, je pense que c'est une perte pour le festival en publicité de type viral. Une bonne photo parle mieux qu'un long discours. Elle aura peu d'intérêt si elle est publiée après le festival pour attirer des visiteurs, en revanche, si elle publiée pendant celui-ci, elle pourra attirer plus de monde. Je pense que la grande évolution de ces dix dernières années est l'émergence de médias et moyens de communication alternatifs: ce n'est plus vraiment le journal du 20 heures qui décide de l'actualité à mettre en lumière...
- Finalement le point qui me gène le plus, 'vous ne pouvez diffuser plus de 5 minutes de chaque événement'. Cette disposition me parait très critiquable. Elle tente de favoriser des partenariats restreints en diminuant la diffusion de l'information et le nombre de sources disponibles.
Une des trois vidéos que j'ai publié du concours cosplay du Comic Con':
Le passage sur scène surprise d'Alexandre Astier.
En tant que libriste, ce dernier point me gène tout particulièrement, c'est une tentative de contrôle de l'information par le vide. Autant je le comprends que d'une certaine manière, ils ne veulent pas que l'intégralité d'un concert se retrouve sur youtube. A vrai dire, J'ignore dans quelle mesure ils peuvent se substituer aux ayant-droits pour la gestion des droits liés à un concert, je doute que ce papier me donne ainsi le droit de publier la vidéo que j'ai réalisé sur Commons sous réserve que je publie moins de 5 minutes, au final la décision ne leur appartient probablement pas et ils n'ont surement pas la possibilité de donner une autorisation de publication sous licence libre... Je comprend aussi que certains sites veuillent s'assurer l'exclusivité de certains événements par ce biais la. Maintenant je pense que la culture devrait être quelque chose que l'on partage, pas que l'on vend et tente de rentabiliser à outrance.
C'est d'autant plus idiot que le public n'est pas soumis à ce genre de restriction, certains vont me répondre qu'il faut interdire au public de filmer ou de prendre des photos... C'est effectivement ce qui s'est fait... J'avais un ami qui participait à un des concours cosplay (passage sur la scène principale), il a été demandé à son amie qui était dans le public de plier sa camera et son trépied... à nouveau, j'ignore les raisons exactes, mais au final ca mécontente tout le monde. J'ai d'ailleurs demandé si les concours cosplay étaient concernés par la fameuse restriction des 5 minutes, il m'a été répondu que oui et que c'était pour des problème de droit à l'image... j'avoue que j'ai un peu de mal à croire l'argumentation, sachant que les participants du concours signe une décharge comme quoi ils renoncent à leur droit à l'image quand ils passent sur scène et qu'ils veulent voir les vidéos du concours, puisqu'ils n'ont pas forcément pu les voir... Et oui, on ne voit rien des coulisses, il n'y a pas forcément d'écran géant retransmettant le concours dans celles-ci..
J'imagine que la situation réelle est plus complexe que cela. Mon point de vue est qu'on devrait autoriser toutes les sources, tant qu'il n'y pas de problèmes connexes liés à la gestion des droits d'auteur (cas typiques des concerts). Mieux vaut avoir plus d'information que pas assez. Si on doit faire des restrictions sur le contenu en relation avec des exclusivités autant les faire de manière temporaire et non permanentes et s'assurer a minima que tout le contenu sera effectivement disponible (ce qui est je pense loin d'être le cas, hélas)... Si au final on doit différencier des contenus et faire du tri, autant le faire sur leur qualité et non leur origine. Au final, je pense que cela pourrait être améliorable et que ce serait dans l'intérêt de tous: organisateurs, médias (petits ou grands) et utilisateurs, qu'ils soient des visiteurs ou d'autres personnes...
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